SAN SHOU

 Le SANSHOU dans la pratique et l’enseignement du Tai Chi Chuan

 

 

SanShou se traduit par "Disperser (SAN) Mains (SHOU)".

 

Le SanShou est la dispersion ou la séparation des mains.

C'est une pratique avancée de l'étude du Tai Chi Chuan entièrement complémentaire à la pratique des TuiShou.

 

On peut dire que c'est le grand frère du TuiShou ou l'étape avancée, même si le SanShou peut se pratiquer sans avoir fait du TuiShou.

 

Par extension, c'est d'abord un état : celui de non contact, appelée aussi du non-être, le premier enseignement du SanShou est l’apprentissage de la non imposition et opposition face à son partenaire.

 

La pratique du SanShou est un exercice qui se déroule avec un partenaire ; les partenaires ne sont pas en contact dès le départ. Ce qui va permettre de développer chez les pratiquant(e)s la sensation subtile du flux Yin-Yang.

 

Le contact est cependant retrouvé dès les premiers mouvements, il est alors important de laisser circuler librement son énergie (Qi) dans un corps relâché, enraciné et souple.

 

Dans le SanShou c'est cette énergie (Qi) connectée avec le Flux Yin-Yang qui doit agir et réagir, et non le mental.

 

Le SanShou va permettre aux pratiquant(e)s de développer leur aptitude à gérer l’espace, le temps et leur habilité martiale (sens du combat), agir et réagir au bon moment et développer les principes stratégiques (le Sun Tzu, les 36 stratagèmes..).

 

Le pratiquant va découvrir et utiliser tout l’arsenal technique du Tai Chi Chuan (les 8 portes et les 5 déplacements) : frappe avec poing, paume, coude, doigts, tête, pied, genou, les projections et les saisies, clefs et soumissions.

 

Le SanShou se pratique de deux façons :

  •  petit et grand SanShou qui sont des formes prédéfinies ressemblant aux combats chorégraphiés que l'on retrouve dans les films d'arts martiaux chinois, une chorégraphie « martiale »

 

  • le SanShou libre qui, lui, sort de l’enseignement des formes pour développer l’habilité et la réponse martiales interne du pratiquant(e).

  

Par extension, le SanShou, c’est la partie self-défense du Tai Chi Chuan ; dans l’idée « self défense du Tai Chi Chuan » si un combat est inévitable, il est possible d'attaquer l'endroit où se concentre l'esprit de l'adversaire (ses poings, le poignet, les pieds, genoux) afin de le désarmer " car le principe de non-violence (respect de la vie) est inhérent à la nature du Tai Chi Chuan.

 

Et ce n'est pas la non-violence (respect de la vie) en tant que philosophie abstraite mais en tant que self défense fonctionnelle et concrète.

 

La recherche interne dans la pratique du SanShou est d’amener et de permettre aux pratiquant(e)s de découvrir la voie du guerrier pacifique (ou guerrier accompli) ; c’est celui qui garde son épée dans son fourreau, car il inhibe toute agressivité par sa simple présence et permet d'apaiser toutes les passions.

 

C'est ce qui s’appelle "vaincre sans combattre" ou « Pas d'adversaire à l'extérieur, pas d'adversaire à l'intérieur».

 

C'est une voie et pas un objectif ou un but, le véritable Tai Chi Chuan commence maintenant.

 

Le guerrier pacifique (ou guerrier accompli) est celui qui va apprendre à maîtriser et transmuter ses émotions et surtout à accepter qui il est, sans forcer les autres à devenir ce qu’il est, mais leur permettre de découvrir ce qu’ils sont, car il a su développer des qualités lui permettant d’être et de faire par humanité dans un état totalement altruiste.

 

Dans le quotidien, la pratique doit amener et permettre chacun et chacune à développer une vigilance active permettant de garder l'esprit et le corps détendus et le sourire dans toutes situations.

 

Nous enseignons le SanShou libre du Tai Chi, sorti des formes prédéfinies et figées, qui, pour nous, empêchent le pratiquant(e) de réagir librement, en tout autonomie et intégrité énergétique, physique et psychologique.

 

La pratique peut se faire dès la 2ème année de pratique du Tai Chi Chuan ; nous acceptons dans nos stages ou cours tous styles et écoles de Tai Chi Chuan voulant découvrir et s’enrichir.